Au cœur de l’Atlantique Nord, des choix de route drastiquement opposés
Une semaine après le départ de la Transat Québec – Saint-Malo, le Class40 LEGALLAIS est enfin parvenu à s’extirper des pièges du Saint-Laurent, des calmes de son Golfe et des brouillards de Terre-Neuve. Les marins ont entamé l’autre morceau de bravoure de cette course d’Ouest en Est, les 2 000 milles d’océan Atlantique à parcourir jusqu’à Saint-Malo. Et le visage qu’offre en ce début d’été l’Atlantique Nord est tout sauf conventionnel, au point d’imposer aux navigateurs des choix de route drastiquement opposés.
Fabien Delahaye a fêté hier, dimanche 7 juillet, ses 40 ans en tête de la Transat Québec – Saint-Malo. Une journée sous spi, à pleine vitesse… Un beau cadeau pour le skipper de LEGALLAIS qui, avec son équipage, bataille depuis 8 jours maintenant pour tenter d’avancer le plus rapidement possible vers Saint-Malo. Le Class40 a quitté le Golfe du Saint-Laurent depuis la fin de semaine dernière et évolue désormais en plein Atlantique Nord. Après une semaine d’efforts, les équipages de la Transat ont radicalement basculé dans cette autre réalité de la course, plus stratégique, faite de paris et de prises de risque sur l’immense échiquier Atlantique.
Option Sud pour la Legallais Team Voile
Fabien Delahaye, Corentin Douguet, Benjamin Schwartz et Henri Lechartier ont choisi de contourner par le Sud le système de hautes pressions qui barre la route des marins. Les quatre hommes font désormais cap sur les Açores et mènent le bal des 40 pieds. La Legallais Team Voile échange régulièrement le fauteuil de leader avec Amarris (Achille Nebout), son concurrent direct avec lequel elle navigue à vue. Ce matin, 1,7 milles les séparent. Le duo de tête a creusé l’écart avec ses poursuivants hier. Ils ont relégué leur plus proche adversaire, Vogue avec un Crohn, à plus de 16 milles de leur tableau arrière.
Pour autant, le quatuor de LEGALLAIS reste concentré. La situation météorologique complexe a contraint la flotte à prendre des options radicales et il ne s’agit donc pas uniquement de surveiller le groupe d’une petite quinzaine de Class40 qui a, comme eux, fait le choix d’une route Sud. Il faut aussi garder un œil sur les nordistes qui évoluent à près de 300 milles d’écart en latéral. Parmi eux, l’italien Ambrogio Beccaria, Erwan Le Draoulec, Ian Lipinski ou encore Guillaume Pirouelle. Ces derniers mangent actuellement leur pain noir et se retrouvent perdus au fond du classement. Mais ils n’ont certainement pas dit leur dernier mot sur cette route plus directe et à bord de leurs bateaux que l’on sait, pour certains, très rapides.
À bord de LEGALLAIS, Fabien et ses équipiers profitent de belles conditions de glisse. « On se donne pour que le verdict soit favorable à Ouessant le week-end prochain » raconte Fabien depuis le bord. « Nous sommes dessus en tout cas ! » renchérit Corentin Douguet. Les quatre hommes prennent visiblement un grand plaisir dans ce match passionnant sur l’Atlantique, ponctué par de beaux moments de vie à bord, entre escortes de dauphins et goûter d’anniversaire !
Verdict attendu au large de l’île de Ouessant, en Bretagne, le week-end prochain…