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12 juillet 2024

Une vraie guerre des nerfs en tête de la Transat Québec – Saint-Malo

La Transat Québec – Saint-Malo déploie, pour sa 10e édition, toutes les palettes météo possibles. À bord de LEGALLAIS, Fabien Delahaye, Henri Lechartier, Corentin Douguet et Benjamin Schwartz s’adaptent en permanence et de manière magistrale à ces conditions évolutives, difficilement prévisibles et parfois radicalement différentes d’une heure à l’autre. 

Depuis hier, la vie à bord est devenue plus maniable et le quatuor en profite pour recharger les batteries. La Legallais Team Voile sait qu’elle va devoir impérativement garder l’esprit frais jusqu’au dernier mille. Toujours en tête et désormais calés sur un bord tribord amure, Fabien et ses équipiers font cap au Nord-Est en essayant d’échapper aux pièges de l’anticyclone qui va favoriser le retour de la meute des poursuivants.

Ce matin, alors que le soleil se levait sur l’Atlantique, Corentin Douguet décryptait  la situation : « Beau temps, belle mer, c’est l’ambiance du moment et ça risque de durer comme ça. Le vent a tourné à droite en début de nuit et nous avons viré de bord. Nous sommes tribord amure, cap au Nord pratiquement. On ne peut pas faire route directement vers la pointe de la Bretagne car dans notre Est, il y a très peu de vent. On fait une route vers le Nord pour aller se placer devant Crédit Mutuel et toute la flotte d’une part et, pour attendre le vent qui va arriver avec la dépression située dans l’Ouest ». Un flux qui sera salvateur car pour l’heure, l’ambiance est un peu fébrile à bord de LEGALLAIS. 

Leaders depuis plusieurs jours grâce à un très bon choix de route et une exploitation parfaite du Class40 normand, les hommes du bord savent qu’ils vont assister, dans quelques heures, sans pouvoir réagir, à la fonte de leurs quelques milles d’avance. Ils devancent Vogue avec un Crohn de 25 milles ce matin et Amarris de 33 milles. « Pendant quelques heures, quelques jours, il va falloir être solides car les conditions vont favoriser les bateaux de derrière. Ils vont revenir et se rapprocher de nous. Ce n’est jamais très agréable quand tu as bien bossé mais c’est ce qui va se passer dans les heures qui viennent. Nous y sommes préparés. Nous allons surtout profiter de ces belles journées de glisse » analyse de manière pragmatique Corentin Douguet.

Les nerfs vont  finir en pelote à l’approche de la Manche avec un regroupement total de la flotte possible à Ouessant. Mais ce scénario est certainement aussi ce qui fait le sel de cette course si singulière qui a déjà connu par le passé, des arrivées ultra serrées. Les hommes de LEGALLAIS continuent donc d’y croire et vont s’appliquer jusqu’au bout à faire parler leur expertise. 

Le vent est relativement faible actuellement pour le bateau jaune et noir, environ 7 nœuds, la journée s’annonce calme. Fabien a mis en place un rythme à bord presque luxueux avant de retoucher du vent et d’entamer l’ultime bataille finale. « On se repose beaucoup depuis deux jours. C’est du réglage et les quarts de pont sont vraiment calmes. Du coup, on dort 3 heures de suite à chaque fois avant d’être trois heures actifs. C’est du grand luxe ! » explique le skipper de LEGALLAIS.

Les prévisions d’arrivée des bateaux à Saint-Malo ont pris encore un peu de retard en raison du schéma météo annoncé en approche du Golfe de Gascogne. C’est désormais dans la nuit de lundi à mardi que le premier Class40 devrait faire son entrée dans les eaux malouines.