Le Class40 LEGALLAIS est sorti du fleuve Saint-Laurent
La Transat Québec – Saint-Malo bat son plein ce mercredi matin et c’est un groupe toujours aussi compact de 17 Class40 qui quitte désormais l’immense Fleuve Saint-Laurent, abordant le non moins impressionnant golfe éponyme, prélude à l’entrée dans l’océan Atlantique.
Le Class40 LEGALLAIS est toujours bien installé dans le groupe de tête, à la 4e position à 12h. L’équipage normand a passé hier la marque Rivière au Renard, au large de la Gaspésie et en a ainsi fini avec la descente du fleuve Saint-Laurent. La grande artère fluviale québécoise se sera montrée indulgente envers les équipages, qui auront pu s’extraire à bonne allure des pièges des premiers 400 milles de course, avalés au portant et à vitesse respectable.
Depuis dimanche, Fabien Delahaye, Corentin Douguet, Benjamin Schwartz et Henri Lechartier n’ont pas relâché la pression, enchaînant les manœuvres dans cette étroite bande de navigation. Dans cette zone, les prévisions météos ne sont pas fiables et c’est l’observation directe qui a pris le pas sur l’ordinateur, obligeant la Legallais Team Voile à une vigilance extrême.
Avec pas moins de 12 voiliers séparés d’une dizaine de milles, la Transat Québec Saint-Malo tient toutes ses promesses de régate au contact et à couteaux tirés. Chaque navigateur ou navigatrice, observe ainsi à l’œil nu ou à la jumelle les décisions des uns et des autres de changer d’amure, et calque sa vitesse sur la progression de ses devanciers.
Hier en fin de journée, Fabien témoignait de cette proximité impressionnante avec ses concurrents directs : “Bonjour à tous, passage de la porte il y a 10min en 3ème position. Chouette moment au contact avec Pirelli et Crédit Mutuel (encore eux !). Belle bagarre sur ces 2 premiers jours, 3 bateaux en 15 secondes… La flotte resserrée derrière nous avec un passage de moins de vent ce matin. On attaque désormais le Golfe du Saint-Laurent. Tout se déroule parfaitement à bord. Pourvu que ça dure !”
Cap désormais vers l’archipel Français de Saint-Pierre-et-Miquelon, à travers un golfe du Saint-Laurent animé par un léger flux d’Ouest difficile à appréhender selon les nouvelles envoyées par Fabien ce matin : « Nous entamons notre quatrième jour de course dans des conditions très calmes. Le vent est assez instable. Nous avons passé la nuit sous spi et là, c’est le trou de vent complet. Plus rien…. Nous sommes repassés sous gennaker avant de repasser sous spi bientôt. Il y a pas mal de manœuvres mais c’est très calme depuis le début. Je crois que nous n’avons pas vu une vague depuis que nous sommes partis. Nous naviguons vraiment sur une mer plate ».
L’enchainement des empannages et des changements de voiles de portant va se poursuivre tout au long de cette 4ème journée de course pour des marins déjà en dette de sommeil et de repos.
À bord, les quarts sont déjà bien en place pour que les hommes de LEGALLAIS puissent se relayer efficacement sur le pont et à la barre. « Le rythme s’est bien installé à bord. Tout fonctionne bien. On essaye de bien travailler pour faire avancer le bateau. Nous manœuvrons beaucoup. La suite s’annonce encore bien molle pendant 24-48 heures avant de sortir enfin le long de Saint-Pierre-et-Miquelon et les bancs de Terre-Neuve pour essayer d’attraper une dépression qui nous fera traverser l’Atlantique. Mais pour l’instant, ça s’annonce complexe et plutôt calme » annonce Fabien.
L’italien Beccaria mène la flotte, seulement 6,4 milles devant le Class40 jaune et noir. Devant leurs étraves s’ouvrira bientôt l’immense terrain de jeu qu’est l’Atlantique Nord. L’aborder dans le groupe de tête était l’un des objectifs de Fabien : un premier challenge qu’il est en train de relever avec ses équipiers.