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14 novembre 2025

Une Transat pas comme les autres

Le temps s’étire sur l’Atlantique pour Fabien Delahaye et Pierre Le Boucher. Il y a deux ans, la Legallais Team Voile avait mis 20 jours pour boucler la Transat Jacques Vabre. Cette année, il faudra ajouter au moins quatre jours pour atteindre la Martinique.

La météo n’a pas épargné les duos de la Transat Café L’OR, et encore moins ceux qui, comme Fabien et Pierre, ont choisi l’option nord. La route s’ouvre lentement : hier encore, le duo progressait dans des vents évanescents, secoué par des grains chargés de pluie et un air quasi absent.

Heureusement, depuis la nuit dernière, le Class40 LEGALLAIS a retrouvé un peu de vitesse. Les deux marins s’affairent aux réglages, et le skipper normand se réjouit de sentir le vent revenir : « Tout va bien. On a bien glissé cette nuit et ça continue. On a un peu plus de vent que ce que prévoient les fichiers pour descendre. Nous sommes toujours sous gennaker. On essaye de longer une zone sans vent qui se trouve dans notre ouest. L’idée est vraiment d’ajuster au mieux notre trajectoire avec les fichiers pour traverser cette bulle. On aimerait tracer tout droit jusqu’à l’arrivée, mais ce n’est pas possible. Notre position, plus à l’est qu’Alternative Sailing et Solano, nous permet d’aller plus vite qu’eux. On a bien creusé à ce niveau-là. »

L’ambiance à bord est d’autant plus sereine que Fabien et Pierre ont résolu toute une série d’avaries survenues ces derniers jours, qu’ils avaient gardées sous silence pour ne pas informer leurs adversaires. Ils étaient en effet privés depuis plusieurs jours de deux voiles d’avant essentielles pour rester performants. Le J2 d’environ 30 m², utilisé dans le vent moyen à fort, était tombé sur le pont en pleine nuit le 5 novembre après la rupture du hook qui le verrouille en tête de mât. Le lendemain, c’est le J1, le génois principal, qui s’était littéralement ouvert en deux. Pierre avait alors dû monter en tête de mât pour libérer la voile et en avait profité pour remettre en place le hook du J2.

Hier, après plusieurs jours passés à organiser un véritable atelier couture à bord pour réparer le J1, le co-skipper est remonté au mât pour réinstaller la voile. Une ascension libératrice : le Class40 dispose à nouveau de toute sa garde-robe.

Pour la suite, c’est encore une autre voile qui devrait prendre place à l’avant : le spi. L’alizé approche enfin, promettant des glissades plus longues et plus rapides. « Ça s’annonce plutôt alimenté. On devrait faire quasiment route directe pendant deux jours, malgré quelques zones moins ventées. On s’applique à faire avancer le bateau au maximum, c’est tout ce qui compte. On s’attend à envoyer le spi d’ici deux jours. Ça va faire du bien : on est venus pour traverser l’Atlantique et profiter de belles glissades dans l’alizé, et pour l’instant ce n’est jamais arrivé. On va se garder les dernières 24 heures pour ça », explique Fabien, qui imagine une arrivée dans quatre jours et demi dans la baie de Fort-de-France.


L’envers du décor : le travail acharné de Fabien et Pierre pour redonner vie à leurs voiles.