Près de Terre-Neuve, le calme plat
La journée de mercredi a mis les nerfs de nos marins à rude épreuve. Des conditions météorologiques trop calmes ont obligé l’équipage du Class40 LEGALLAIS à s’armer de patience. Fabien Delahaye, Benjamin Schwartz, Corentin Douguet et Henri Lechartier ont dû composer avec un vent très faible et chercher un petit couloir pour continuer à progresser vers Terre-Neuve sans perdre de terrain face à leurs adversaires.
Hier après-midi, Fabien nous décrivait l’ambiance autour du bateau : « Nous sommes dans une zone de calme plat, il n’y a plus de vent du tout. Nous sommes à la sortie du golfe du Saint-Laurent, pas très loin de Terre-Neuve. Nous allons devoir traverser une dorsale, et cela risque d’être compliqué. Il y a moins de deux nœuds de vent. C’était une journée à manœuvrer avec les petits airs et à attendre que ça passe. La nuit s’annonce délicate ».
Chacun peaufine ses placements au mieux et certains tentent des coups dans ces conditions complexes où les prévisions sont peu fiables. Ainsi, hier soir, la flotte s’est scindée en deux groupes. Trois équipages (Alla Grande Pirelli, Acrobatica, Groupe Pierreval – Fondation Goodplanet) ont opté pour une route plus au Nord, sous le vent de leurs concurrents mais plus proche de la trajectoire directe. Cette stratégie leur confère pour l’instant un avantage au classement, bien que le parcours jusqu’à l’entrée en Atlantique reste encore long. De son côté, le Class40 LEGALLAIS a choisi de se diriger vers le Sud comme la majorité de la flotte et se débat toujours dans un faible flux de Sud-Est aujourd’hui.
Les vitesses moyennes affichées par les monocoques restent très faibles. Heureusement, les paysages spectaculaires de Terre-Neuve et la présence des baleines et des bélugas rendent l’attente un peu plus supportable pour nos quatre marins. « Il y a beaucoup de vie marine dans cette région proche de Terre-Neuve. Les nuits sont fraîches et humides. Nous essayons de nous frayer un chemin à travers cette dorsale pour atteindre des vents plus stables à l’est. Les prochains jours s’annoncent encore compliqués. » raconte Fabien ce matin. Selon Benjamin Schwartz qui assure la navigation avec le skipper, le vent devrait finalement se renforcer à l’approche de Saint-Pierre-et-Miquelon qui symbolisera le début de l’Atlantique.
LEGALLAIS est actuellement en 7e position au cœur d’une flotte extrêmement resserrée de quatorze bateaux qui se tiennent en seulement sept milles. Malgré les conditions météorologiques difficiles et les vents capricieux, l’équipage reste focus sur la performance et tente de maitriser au mieux le sommeil pour aborder en pleine forme la partie atlantique. Avec la perspective de vents plus favorables à l’est, chaque décision stratégique aura une importance cruciale pour les jours à venir.