Courant et petits airs, le Class40 LEGALLAIS maîtrise les pièges sur ces premières heures de course
Après la traditionnelle parade d’exhibition sur le Canal de Caen à la Mer, c’est dans des conditions estivales que les 50 skippers engagés sur la 15e édition de la CIC Normandy Channel Race se sont élancés hier, au large de Ouistreham, propulsés par une légère brise de secteur Nord / Nord-Ouest de 5-6 nœuds. Une entame douce mais pas moins disputée, qui promet une édition digne de sa réputation, technique, tactique et exigeante, pour clôturer la saison 2024 du circuit Class40.
Ce matin, les photos montrent des visages fatigués à bord du Class40 LEGALLAIS. Depuis le départ donné hier à 13h10, Fabien Delahaye et Benjamin Schwartz ne se sont pas ménagés pour avancer au mieux, dans des airs évanescents. Pour chercher à s’abriter du courant, le duo de LEGALLAIS joue près des côtes et enchaîne les manœuvres. « Tout va bien à bord. Fin de première nuit. Nous avons fait un départ prudent hier mais nous avons su revenir assez rapidement dans le trio de tête au niveau de la pointe de Barfleur. Nous avions une bonne vitesse et avons fait les bons choix de voiles. Nous manœuvrons beaucoup pour s’abriter du courant dans les hauts fonds. On surveille le sondeur, la profondeur sous le bateau pour essayer de ne pas mettre la quille dans le sable ou les cailloux. C’est le plus important. Malgré tout, c’est là qu’il faut aller pour chercher de la vitesse sinon on recule avec les courants. Nous arrivons à la sortie des Needles, donc sortie de l’île de Wight à contre-courant en faisant des empannages dans les cailloux. C’est plutôt très joli pour un lever du jour » explique Fabien dans un vocal envoyé à son équipe à terre ce matin.
Alors que le duo vient ce matin de boucler le contournement de l’île anglaise, il est récompensé de cet engagement sans faille. Actuellement en deuxième position, Fabien et Benjamin abordent la suite de la course en naviguant à vue avec le leader Sogestran-Seafrigo. Les deux monocoques sont si proches que chaque manœuvre est épiée par l’autre. « Il est en train d’empanner actuellement. Nous sommes à une dizaine de longueurs derrière lui. C’est très serré » décrit le skipper de LEGALLAIS.
Le moral du normand est au beau fixe malgré la fatigue. Les deux hommes n’ont dormi que deux heures chacun cette nuit mais sont contents d’avoir pu dérouler la stratégie prévue. Fabien avait en effet annoncé avant le départ vouloir absolument compter parmi les premiers dans le Solent, le bras de mer qui sépare l’île de Wight de la côte Sud-Anglaise. Pour y parvenir, il fallait impérativement réussir à s’extraire dans le groupe de tête des conditions de vent léger offertes par les premières heures de courses et qui les accompagneront encore une bonne partie de la journée. Être devant est un atout, aucun risque d’un retour des concurrents à l’arrière pour le moment.
LEGALLAIS pointe désormais vers Land’s End, la pointe Sud-Ouest de l’Angleterre. L’objectif de la journée va être d’emmagasiner un peu de repos pour garder les idées claires. Des choix sont à venir comme l’explique Fabien. « Maintenant que nous allons être sortis, il va falloir faire des choix stratégiques en Manche. C’est ça le plus important. Nous allons être au portant sous spi et enchaîner les empannages. Il va falloir faire un choix avec le DST des Casquets au milieu (zone interdite à la navigation pour les voiliers de la CIC Normandy Channel Race, ndlr) et un autre choix pour rejoindre la pointe de Land’s End, notre prochain contournement ».