Une journée (beaucoup) trop calme…
À l’heure du changement de quart ce matin, c’est Fabien Delahaye qui reprend la barre et nous donne quelques nouvelles. Le skipper, à peine sorti de son sommeil, profite du lever de soleil et observe les grains qui pointent au loin avec l’espoir que ceux-ci leur apportent un peu de vent.
« Depuis quelques jours, il y a quelques grains le matin. J’en ai eu en début de nuit et en fin de nuit. Corentin a fait le milieu de nuit avec un ciel bien étoilé. Pour l’instant, moi je tombe pas mal sur les grains. J’en ai géré un cette nuit avec de la pluie mais pas de vent malheureusement. Ce matin, ça se dissipe avant que l’on soit dedans. Donc pareil, nous n’aurons pas la petite poussette du matin par le grain salvateur » raconte le Normand.
C’est sûr, aujourd’hui, la meilleure qualité sera la patience. La panne d’alizé est bien là et il ne va pas être facile de faire avancer très vite le Class40 LEGALLAIS. Le vent est actuellement d’une dizaine de nœuds mais Fabien prévoit qu’il n’y ait quasiment plus aucun souffle en fin de journée. La manœuvre qui attend le duo dans quelques heures, un empannage, pourrait se faire sans un brin d’air. L’objectif de la journée va donc être de maintenir un peu de vitesse malgré ces conditions de « pétole ».
Pour cela, Fabien et Corentin vont pouvoir être aidés par la proximité d’un concurrent, Team Zeiss-Weeecycling, qui évolue une quarantaine de milles devant l’étrave de LEGALLAIS. Il sera le premier à buter dans la zone sans vent. L’observer permettra à Fabien et Corentin d’adapter éventuellement leur route car il n’est pas facile de prédire l’évolution et le déplacement de cette bulle. « Nous avons un petit témoin devant nous, qui est la Team Zeiss. Nous l’avons bien rattrapé. Il va nous indiquer où est la zone sans vent. A chaque pointage, toutes les heures, on récupère la position de tous les concurrents avec vitesse et cap sur la dernière heure. C’est un élément important pour nous. On se sert un peu des autres pour identifier la zone sans vent. Ça permet d’anticiper notre point d’empannage » explique Fabien qui sait aussi qu’il n’a pas d’autres choix que de composer avec les éléments. « On ne peut pas se téléporter quand le vent mollit » résume-t-il, déjà concentré sur les réglages du bateau.
Après l’empannage et une fois en route directe vers l’île aux Fleurs, ce soir heure martiniquaise (début de nuit heure française), notre duo devrait renouer avec des conditions de navigation plus agréables. Le retour de l’alizé fera oublier cette journée à scruter le moindre souffle sous une chaleur exténuante. Les marins progresseront tribord amure dans un vent soutenu pouvant atteindre les 20 nœuds à l’approche de La Martinique. Ce sera les derniers moments sur l’eau avant de débarquer sur le ponton de Fort-de-France vendredi en fin de journée ou dans la nuit martiniquaise.
À 12h, le Class40 LEGALLAIS pointait à la 22e position du classement général, à près de 550 milles de Fort-de-France.